Construit à la fin du 15eme siècle par la famille Doulcet, François Ier prend possession de la terre de Beauregard au début du XVIeme siècle. Voisine des forêts de Chambord, Beauregard devient alors un de ses rendez-vous de chasse privilégié. La légende dit que Francois Ier, à l’abri de la Cour, s’ y retrouvait aussi en galante compagnie ….
Acquis en 1543 par Jean du THIERS, secrétaire d’Etat du roi Henri II, ami des poètes Ronsard et du Bellay, agrandit considérablement le château originel. Dans les archives a été retrouvé l’acte d’achat qui ne fait pas moins de 14 mètres de long. Grand amateur de plantes, Jean du Thiers embellit le parc par des arbres venus des forêts royales. Des documents de l’époque indiquent que 1500 plantes rares et arbres y poussaient alors.
Paul ARDIER devient le nouveau propriétaire de Beauregard en 1617. Il poursuit l’embellissement du château et fait construire de nouveaux bâtiments (écuries, communs, hangars) qui créent une nouvelle perspective. Cet ancien trésorier d’Henri IV est à l’initiative de la fameuse Galerie des Illustres, célèbre dès le XVIIème et qui fait la renommée de Beauregard.
Avec ses 327 portraits de personnages clefs de l’Histoire politique de France et d’Europe, cette galerie unique en Europe s’organise autour d’une frise chronologique qui, à travers 15 règnes successifs de rois de France, nous propose un voyage dans le temps hors du commun et nous fait vivre l’Histoire plus vivante que jamais.
En 1654, la terre de Beauregard est érigée en vicomté. Le document officiel, signé de la main du Roi Soleil, figure encore dans les archives du château. L’année suivante, le fils cadet de Paul Ardier, reçoit au château de Beauregard Louis XIV et sa cousine la duchesse de Montpensier, dite la « Grande Mademoiselle ». A l’issue de cette visite, il se murmure que certains orangers de la collection de Beauregard aient été sélectionnés par le roi Louis XIV pour rejoindre les orangeries de Versailles.
À l’orée du XIXe siècle, un héritier de la famille Ardier vient bouleverser l’ordonnancement de Beauregard inchangée depuis près de deux siècles. Nicolas Sylvain, Marquis de Gaucourt, détruit la totalité de l’aile. Dans le même temps, il redessine autour du château un parc à l’anglaise : les livres de comptes des années 1811 – 1813 gardent le souvenir de centaines d’arbres et essences variées, achetés et transportés de Blois à Beauregard, parmi lesquels les fameux cèdres du Liban.
En 1816, Armande de Gaucourt, fille de Nicolas Sylvain, se sépare du domaine de Beauregard qui est alors acquis par Claude Antoine baron de Préval, lieutenant général des armées du roi Louis XVIII. Des dires attestent que «il fit de vastes plantations de betteraves et établit, dans les fermes dépendant du château, des sucreries ». Mais le manque de succès de ces entreprises amène dès 1830 la revente du domaine à la comtesse de Sainte-Aldégonde, dame d’honneur de la reine Marie-Amélie. Beauregard est alors à « l’état de complet délabrement » mais celle-ci entreprit de restaurer le château. Ces travaux trouvent leur aboutissement dans le mariage somptueux célébré les 8 et 9 octobre 1839 unissant Valentine de Sainte-Aldégonde, fille de la comtesse, et le duc de Dino. L’évêque de Blois bénit cette union dans la nouvelle chapelle du château de Beauregard, en présence d’une nombreuse assemblée qui se presse dans la fameuse galerie des Portraits où se tient ensuite le dîner des noces.
La comtesse de Sainte-Aldégonde abandonne Beauregard en 1850 et il revient au nouvel acquéreur, le comte de Cholet, pair de France, d’achever les travaux et de moderniser les lieux. Puis le baron de Préval amorce les modifications du château qui aboutissent à la configuration actuelle avec des espaces dévolus à l’habitation des propriétaires entièrement séparés des communs.
En l’espace d’un siècle, le Château de Beauregard a subi de profondes modifications : la destruction d’une de ses ailes, le doublement de la galerie, l’ajout d’une chapelle et une ornementation nouvelle, dont les statues sont l’élément le plus visible.
La restauration du Château de Beauregard au XXe siècle commence avec Louis Tillier, amateur d’art et bibliophile qui entre en possession du Château en 1912 et le modernise avec l’introduction de l’électricité, de l’eau courante et du chauffage.
En 1925, le Château est racheté par Mme de Gossellin dont les descendants occupent toujours le château. La famille du Pavillon a entre autres restauré selon les plans du XVIIème siècle, les dépendances de Beauregard qui accueillent aujourd’hui des mariages ou autres évènements.